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Bilan annuel de Sony 2022-23

Ça en devient presque monotone : Sony publie son bilan annuel et l’on découvre un nouveau chiffre d’affaires record pour l’activité jeux vidéo, pour la troisième année consécutive. La hausse est même démesurée : sur l’année fiscale 2022-23, c’est quasiment un milliard d’euros en plus qu’a engendré la marque PlayStation par rapport à l’année précédente. Forcément, quand on a une console aussi chère que la PS5, qu’on a enfin du stock, et que la demande reste extraordinaire, avec en prime un tarif standard plus élevé pour les jeux et une nouvelle offre d’abonnement plus chère, ça aide. Mais le bénéfice, bien que toujours énorme, est lui en baisse.

En dehors des fluctuations des taux de change qui parviennent à avoir un impact positif sur le chiffre d’affaires tout en ayant un impact négatif sur le bénéfice, Sony explique le déclin de son bénéfice par deux facteurs principaux. D’une part, le rachat de Bungie est associé à des dépenses exceptionnelles plutôt conséquentes : 52,7 milliards de yens, soit plus de 350 millions d’euros. Et d’autre part, la hausse des coûts de développement de jeux.

Détail intéressant : l’entreprise précise que ce déclin a été limité par la hausse des ventes de jeux first-party, alors même que les chiffres de Sony montrent que les jeux first-party (sur PS4 et PS5) ont baissé. Une baisse certes très légère (de 1 %), et très honorable alors que God of War Ragnarök était un peu seul pour lutter face au cumul d’Horizon Forbidden West et Gran Turismo 7 (sortis en fin d’année fiscale précédente). Mais une baisse tout de même, alors que les revenus (non communiqués pour le détail du first-party) sont donc visiblement en hausse. De toute évidence, on constate là l’effet de la tarification plus importante des jeux PS5 par rapport aux jeux PS4.

Et c’est un peu le même refrain partout. L’ensemble des ventes de jeux (tiers compris) est également en baisse. Un déclin cette fois plutôt conséquent : 13 % de moins que l’année précédente, laquelle dégringolait déjà de 11 % par rapport à celle d’avant. Rien d’alarmant non plus de ce côté : on rappelle que c’était là l’effet Covid, et le total de jeux vendus (264 millions) reste dans les mêmes eaux que ce que faisait la PS4 avant le Covid, et bien plus important que la période équivalente du début de vie de la PS4 (159 millions, mais la comparaison est biaisée : il s’agissait alors uniquement des ventes de jeux PS4, sans inclure les jeux PS3, alors que les 264 millions réalisés en 2022-23 cumulent jeux PS4 et jeux PS5).

Ce qui intéressant ici, c’est que malgré une baisse de 13 % des ventes de jeux, le chiffre d’affaires généré par les ventes de jeux est lui en hausse de 22 %. La conclusion est logique : il y a moins de ventes de jeux, mais les jeux sont achetés à un tarif plus élevé qu’auparavant. Du côté des abonnements PlayStation Plus, Sony en comptabilise autant à fin mars 2023 qu’un an plus tôt : 47,4 millions, ça n’a pas bougé d’un poil. Mais les revenus générés par les abonnements ont bondi de 14 %, forcément grâce aux nouvelles offres inspirées du Game Pass, plus coûteuses.

Signalons enfin que le chiffre d’affaires de la catégorie « Autres » est celui qui profite de la plus forte croissance : + 81 % par rapport à l’année précédente. Il faut dire que c’est là-dedans que sont rangés les ventes de jeux first-party effectuées ailleurs que sur les consoles PlayStation. Ce qui concerne donc surtout l’activité accrue de Sony sur PC, ainsi que – de manière sans doute plus anecdotique – les jeux MLB The Show qui sortent désormais sur Xbox et Switch. Mais c’est également là-dedans que sont rangés les ventes d’accessoires, et donc celles du PlayStation VR 2, probablement le principal facteur de croissance lors du dernier trimestre : la hausse sur la période spécifique de janvier à mars est carrément de 176 %.

Pour la nouvelle année qui a débuté le 1er avril 2023, Sony s’attend à une nouvelle progression de son chiffre d’affaires jeux vidéo, de l’ordre de 7 %, « principalement grâce à l’augmentation prévue des ventes de consoles et accessoires ». Une hausse du bénéfice est également planifiée, à hauteur de 8 %, cette fois grâce à « une amélioration de la rentabilité des consoles », associé à la hausse des ventes et l’impact des taux de change. Mais le constructeur précise aussi que ces effets seront atténuées par des prévisions de ventes en baisse pour les jeux first-party et, toujours, par l’augmentation des coûts de développement.

 

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